Historique

L’association MerTerre, créée en 2000, a pour objet principal de réduire les déchets abandonnés diffus qui peuvent aboutir en mer.
Pour atteindre cet objectif, elle propose d’apporter des connaissances sur les quantités, qualités et origines des déchets afin de définir des programmes de réduction et des moyens adaptés.

2000

C’est en cours de l’écriture de sa thèse (Les macrodéchets littoraux : une gestion publique empirique ? Étude du littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur), qu’Isabelle Poitou comprend que la réponse à cette problématique environnementale complexe se situe à la croisée des sciences sociales et des sciences de la nature.

Identifiant l’émergence d’une pollution majeure à laquelle la France n’avait pas encore donné de réponse globale concertée, Isabelle Poitou fonde l’association MerTerre en 2000. L’association centralise les informations relatives aux déchets solides abandonnés et dispersés qui aboutissent notamment dans les milieux aquatiques et contribue à leur réduction. MerTerre aborde les questions juridiques, organisationnelles, financières et psychosociales au même titre que la nécessité de créer des outils de caractérisation. Elle apporte ainsi une vision globale et transversale à ce défi sociétal.

2004

Sa thèse soutenue, Isabelle Poitou se consacre entièrement à la mise en œuvre des moyens de réduction des déchets abandonnés diffus qu’elle a identifiés et développés au cours de ses recherches. Les déchets sauvages diffus s’avèrent être un formidable outil pédagogique car ils engendrent finalement l’une des rares pollutions qui soit directement perceptible et dont on peut tracer l’origine géographique, la source socioéconomique et comportementale.

Chaque maillon de leur existence peut être abordé permettant de provoquer une prise de conscience à tous les niveaux tout en rendant accessible des concepts complexes  comme celui d’écosystème, de développement durable ou de gestion intégrée.

2006

MerTerre initie la création du premier Observatoire des déchets en Milieux Aquatiques (ODEMA). Il constitue les prémices du projet de plateforme collaborative en proposant des méthodologies standardisées de caractérisation des déchets dans le cadre des ramassages des déchets sauvages diffus.

Il s’agit d’acquérir des connaissances sur les quantités, qualités et origines des déchets afin d’aider à la définition des programmes de réduction adaptés.

2008 et années suivantes

Pour appliquer la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) du 17 juin 2008, l’État français commence à rassembler les acteurs engagés (associations, scientifiques, services de l’État, établissements publics, etc.) au sein de groupes de travail.

Ainsi, MerTerre intègre les groupes de travail français et européens (Grenelle de l’environnement, Grenelle de la mer, Atelier Déchets Marins, groupe d’experts Européens pour la définition du descripteur 10 pour la DCSMM) et participe ainsi aux constructions des plans d’actions français, à l’évolution de la législation sur les déchets abandonnés diffus et à structurer progressivement la vision d’un outil collaboratif d’aide aux politiques publiques.

Cette même année, la coordination de Calanques Propres est confiée à MerTerre, une opération de ramassage d’envergure qui va progressivement s’étendre de la Côte Bleue à la Ciotat et vers l’intérieur des terres (Huveaune et Aygalades), sur plus de 40 zones. L’idée est de mutualiser les moyens, d’augmenter le retentissement de l’événement grâce à l’union des forces et ainsi la sensibilisation de tous les public. Une caractérisation homogène des déchets ramassés est proposée aux participants dans le but d’acquérir des connaissances utiles à un diagnostic partagé et de faire remonter ces informations aux gestionnaires, communes concernées, métropole et Parc national des Calanques.

2012

Dans le cadre de l’application de la DCSMM, l’Etat français définit un plan d’action pour le milieu marin qui se décline par façade maritime. Il comprend un programme de surveillance des déchets marins, c’est-à-dire d’acquisition de connaissances en suivant un protocole partagé avec les pays européens ainsi que des fiches actions pour atteindre un bon état écologique des eaux en 2020.

MerTerre contribue à la définition de l’état initial pour la façade méditerranéenne et grâce à son expérience constitue une référence dans le cadre de la mise en œuvre et la structuration du réseau français de surveillance porté par le Cedre pour l’Etat français (cf état initial de la DCSMM).

L'équipe en action de ramassage

2016

MerTerre travaille à l’adaptation française du programme de sciences participatives Adopt a Beach, développé aux États-Unis et en Europe du Nord. MerTerre propose de développer le programme, Adopt’1 Spot en France, permettant de récolter des données standardisées issues des ramassages citoyens. Elle sollicite alors le soutien du ministère de l’écologie afin de développer un outil informatique pour centraliser les données françaises ainsi acquises. Et ceci, non seulement sur les littoraux mais aussi dans les bassins versant à l’intérieur des terres d’où proviennent la plupart des déchets marins.

Cette même année MerTerre participe à l’organisation des premières Rencontres nationales des collecteurs de Déchets Sauvages initiée par Denis Blot, sociologue de l’Université Picardie en partenariat avec Nature Libre à Wimille-Wimereux dans le Nord-Pas-de-Calais avec l’idée de fédérer les initiatives disparates.

2017

MerTerre organise les 2èmes rencontres nationales des collecteurs de déchets sauvages à Marseille et recueille à cette occasion les attentes et les besoins de cette communauté d’acteurs dans le but de renforcer leur capacité à agir dans leurs territoires. Cet événement a rassemblé une grande diversité d’acteurs et à permis de préciser l’idée d’un outil web collaboratif et de ses contenus au service de cette même communauté.

2018

En se basant sur des besoins concrets identifiés auprès de ses partenaires régionaux, ainsi qu’à partir des travaux menés les années précédentes, MerTerre propose de concevoir avec le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Ministère de la Transition Écologique (MTE), un site pilote en Région Sud : ReMed Zéro Plastique. Ses fonctionnalités, développées en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN).

Cette plateforme est un outil collaboratif pour structurer et centraliser les données standardisées acquises par le réseau d’acteurs engagés dans la réduction des déchets sauvages qui peuvent aboutir en Méditerranée.

2019

MerTerre étant implantée à Marseille et travaillant depuis de nombreuses années avec les acteurs locaux publics, associations et privés, elle construit son projet ReMed Zéro Plastique en s’appuyant sur son expérience locale. ReMed Zéro Plastique est mise en ligne en mars juste avant l’opération Calanques Propres afin de tester ce nouvel outil avec les participants habitués à la caractérisation.

La plateforme a été pensée pour qu’elle s’applique à l’échelle nationale dans la perspective de répondre au plan d’action pour le Milieu Marin défini par le Ministère de la Transition Écologique et qui prévoit un programme de mesures afin de diminuer les déchets qui aboutissent en mer. 

Ainsi, l’expérience concrète acquise par MerTerre à Marseille et en région Sud a servi de socle inspirant pour développer un dispositif utile pour la France entière.

2021

Fruit de l’expérience de la plateforme ReMed Zéro Plastique, la plateforme nationale Zéro Déchet Sauvage est lancée officiellement en juin 2021. Cette plateforme se veut multidisciplinaire et propose une gouvernance partagée entre le Comité de Pilotage constitué de MerTerre, Mosaic (unité de service du Muséum national d’Histoire naturelle, Ministère de la Transition Écologique, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur), le Comité Technique composé des structures copilotes et le Comité Scientifique composé de professionnels spécialisés sur le sujet.

2022

Le déploiement de la plateforme Zéro Déchet Sauvage est porté dans plusieurs territoires locaux grâce à un travail collaboratif avec les structures copilotes. Grâce à la remontée d’informations, elle ne cesse de s’adapter ainsi aux besoins des acteurs engagés sur le terrain partout en France.

Des projets pilotes essaiment partout en France. En Bretagne, en Occitanie, en Région Sud ou encore en Auvergne-Rhône-Alpes, des diagnostics basés sur l’analyse de ces données sont ainsi posés en lien avec les collectivités, les pouvoirs publics et les gestionnaires d’espaces naturels.

Atelier collaboratif

2023 et après...

Les plateformes ont pour vocation d’évoluer pour s’adapter au mieux aux besoins des structures qui l’utilisent (mise en place d’un outil de repérage des zones d’accumulations préférentielles, création d’un espace dédié à l’aide à l’élaboration de plans d’actions pour les gestionnaires et collectivités, etc.).

Des rencontres entre les différents collèges d’acteurs et les partenaires de la plateforme seront programmées afin de permettre les échanges et partages d’expériences, retours sur des solutions mises en œuvre et des défis spécifiques rencontrés. 

MerTerre prévoit de travailler avec des collectivités locales et des gestionnaires pilotes dans le cadre de la mise en oeuvre de plans d’actions et d’accompagner les partenaires co-pilotes dans leur territoires. 

Un travail de rédaction de document guide permettant un processus de capitalisation des bonnes pratiques visant la réplicabilité est prévu…

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