La pollution plastique n’épargne pas la faune urbaine : comment agir ?

La pollution plastique, bien connue pour ses ravages sur la faune sauvage dans les océans et les milieux naturels, affecte également de manière significative la faune urbaine. Les animaux vivant en ville, qu’ils soient sauvages (pigeons, goélands, rongeurs, cormorans) ou domestiques (chiens, chats), subissent directement les conséquences de cette pollution omniprésente.

Cet article s’appuie sur la publication du 8 novembre 2024 de Plastic Pollution Coalition [1], qui a compilé des données issues de l’Urban Bird Foundation [2] et une étude publiée dans PubMed Central [3].

Parmi les effets les plus inquiétants, l’ingestion de plastique est un phénomène répandu. De nombreux animaux urbains consomment accidentellement des fragments de plastique, souvent confondus avec de la nourriture. L’article de l’Urban Bird Foundation évoque particulièrement les oiseaux, très vulnérables à ce phénomène. Une fois ingérés, ces morceaux peuvent provoquer des blocages dans le système digestif, perforer des organes internes, ou donner aux animaux une fausse sensation de satiété, entraînant ainsi une malnutrition ou une mort lente par inanition. Dans certains cas, ces fragments peuvent causer une suffocation immédiate.

© François Galgani

Ce n’est pas tout, les animaux urbains sont également victimes d’enchevêtrements dans les déchets plastiques. Les filets de pêche abandonnés ou encore les sacs en plastique peuvent piéger des oiseaux ou d’autres petits animaux. Ces pièges involontaires entraînent souvent des blessures graves, réduisant la mobilité des animaux ou les rendant vulnérables aux prédateurs. Certains oiseaux, comme les goélands, subissent même des mutilations irréversibles en tentant de se libérer de ces entraves.

Le danger physique des macrodéchets plastiques, encore visibles à l’œil nu, dissimule une menace bien plus pernicieuse : celle des microplastiques. En effet, des toxines sont libérées par les microplastiques, ces particules de plastique de moins de 5 mm, qui se trouvent dans l’air, l’eau and les sols. Des études ont révélé la présence de ces particules dans les tissus d’animaux vivant en ville, y compris les animaux domestiques. De fait, selon une étude publiée par PubMed Central « des microplastiques ont été observés dans les tissus internes de chats et de chiens ».
Une fois dans l’organisme, les microplastiques peuvent accumuler des substances chimiques toxiques, provoquant des inflammations ou d’autres problèmes de santé encore mal compris. Chez les chiens et les chats, les microplastiques sont notamment ingérés à travers leur alimentation or inhalés avec l’air chargé de polluants. Par ailleurs, il est à noter que les humains ne sont pas épargnés. Une étude de 2022, publiée dans la revue Environment International [4], a démontré pour la première fois que même « le sang humain est pollué par des particules de plastique »

En réponse à ces pressions, les animaux urbains développent parfois des comportements d’adaptation. Les oiseaux, par exemple, intègrent de plus en plus de fragments de plastique dans la construction de leurs nids. Si cela peut sembler être une solution, les conséquences sont souvent désastreuses. Comme l’évoque Plastic Pollution Coalition dans leur article, les matériaux plastiques augmentent les risques de blessures ou d’intoxications pour les oisillons, réduisent le taux de survie and compromettent le succès de reproduction des espèces. Ces adaptations montrent la résilience des animaux urbains, mais soulignent aussi comment la pollution plastique rend les milieux urbains hostiles

La combinaison des dangers physiques, comme l’ingestion et l’enchevêtrement, and des impacts chimiques liés aux microplastiques, engendre une série de menaces pour la faune urbaine. Pourtant, cette problématique reste souvent négligée. L’étude publiée dans PubMed souligne des « lacunes dans les connaissances » et la « nécessité de développer des méthodes d’analyses adaptées à l’échantillonnage des microplastiques »En somme, il faut intensifier les recherches pour mieux comprendre et quantifier les effets des microplastiques.

Pour réduire ces impacts, il est possible de diminuer notre consommation de plastique au quotidien. Chacun-e peut agir en optant pour des alternatives plus durables et en soutenant des organismes qui travaillent sur le sujet. Par exemple, Zero Waste qui promeut un mode de vie sans déchets fondé sur la réduction, le réemploi et le recyclage. Ou encore No Plastic In My Sea qui réalise des campagnes de sensibilisation, des ramassages et des plaidoyers pour des politiques plus strictes.

Bien sûr, l’association MerTerre joue également un rôle clé. En partenariat avec des citizens, des associations, des local authorities et des companies, elle permet de mieux comprendre les flux de déchets pour développer and mettre en œuvre des solutions permettant de les réduire.

Si vous voulez soutenir notre travail, n’hésitez pas à devenir adhérent·es dès à présent pour l’année 2025, et à venir nous aider sur le terrain. La lutte contre la pollution plastique ne pourra se gagner que tous·tes ensemble !

Agissez en partageant notre article :
À lire aussi